Les supports de stockage informatique vont et viennent. L’époque de la disquette est révolue, tout comme celle des CD-ROM. Les serveurs sont-ils actuellement la solution ultime ? Et à quel point le « cloud » est-il étanche ?
- Quels sont les types de supports qui existent ?
- Comment choisir ?
- Comment contrôler l’état des supports et des données numériques ?
- À quoi faut-il faire attention lors de la migration de données numériques vers un autre support ?
- Question ou remarque ?
Quels sont les types de supports qui existent ?
Médias analogiques vs médias numériques / informatiques
- Les médias analogiques stockent les informations telles que perçues, dans un signal variant en continu (par exemple, des ondes sonores).
- Les médias numériques stockent les informations dans une séquence de uns et de zéros, qui sont retraduits en informations sensorielles par un équipement d’affichage ou de lecture.
Nous pouvons classer les supports numériques en fonction de deux facteurs :
- La manière dont ils reçoivent/stockent/transmettent les données
- La manière dont les données peuvent être consultées
Par technologie de stockage
Supports magnétiques | Supports optiques | Supports électroniques | |
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Comment cela fonctionne ? |
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Exemples |
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Avantages |
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Inconvénients |
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Par niveau d’accessibilité
Stockage en ligne ou « online » | Stockage de proximité ou « nearline » | Stockage hors ligne ou « offline » | |
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C’est quoi ? |
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Consultation |
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Rapidité d’accès |
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Adapté pour |
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Comment choisir ?
Actuellement, il existe des solutions d’archivage basées sur chaque technologie. Le bon choix est celui qui correspond le mieux aux besoins de votre service.
Tenez compte des caractéristiques suivantes:
- La capacité de stockage
- La rapidité avec laquelle les données peuvent être lues et sauvegardées
- La réinscriptibilité
- Le prix d’achat des supports, des appareils de lecture ou d’enregistrement et les licences éventuelles
- Les frais d’entretien (énergie, sécurisation, contrôle, nettoyage, réparation…)
- L’expertise présente dans votre institution ou à laquelle vous pouvez facilement faire appel et/ou les frais de formation
- L’existence d’instruments de contrôle
- La durée de vie attendue des supports et des appareils de lecture et d’enregistrement
- La disponibilité des supports et des appareils de lecture et d’écriture (popularité de la technologie)
- Les possibilités de stockage et d’exploitation
Vitesse d’accès moyenne par support :
Lorsque des utilisateurs doivent avoir un accès en même temps et rapide, la préférence est donnée au stockage en ligne sur des serveurs.
Pour la conservation d’archives qui ne doivent être qu’occasionnellement consultées, c’est souvent un luxe inutile. Dans ce cas, les disque MAID (qui se mettent en « stand-by » lorsqu’ils ne sont pas utilisés), les bandes magnétiques (comme LTO) ou d’autres supports, avec ou sans accès automatisé, sont souvent moins onéreux et énergivores et offrent une solution plus durable. (Plus de considérations écologiques sur la page archivage écoresponsable.)
Ces supports de l’information sont déconseillés pour la conservation d’archives à moyen et long terme :
- Les clés USB, qui se perdent facilement.
- Les disquettes, CD-ROMs, DVD et Blu-rays, qui ne sont plus courants, ainsi que leur appareil de lecture, et perdent de plus en plus de popularité.
- Des supports ayant une capacité de stockage limitée, qui engendrent un morcellement de l’information.
- Le « cloud », sauf sur les serveurs en Belgique: voir ci-dessous.
Qu’en est-il du cloud ?
Les Archives de l’Etat ne conserve aucune donnée dans le cloud et conseille aux producteurs d’archives d’en faire de même pour le moment.
Plus de détails
Actuellement, il n’existe pas de protection adéquate pour les données de la plupart des serveurs localisés en dehors de l’UE, alors que le Règlement général pour la protection des données (RGPD) interdit de transmettre, sans cette protection, des données en provenance des pays de l’UE à des pays tiers ou à des organisations internationales.
La Commission Européenne gère une liste des pays suffisamment conformes au GDPR. Les Etats-Unis, où plusieurs services cloud sont localisés et juridiquement liés (e.a Microsoft, Amazon et Google), ne sont pas sur cette liste.
Le bouclier de protection des données UE-États-Unis, le règlement que beaucoup d’organisations invoquent pour confier leurs données à des entreprises américaines, est invalidé depuis le 16 juillet 2020 (arrêt Schrems II). Par conséquent, une protection adéquate doit être réglée pour les Etats-Unis dans des clauses contractuelles types (Standard Contractual Clauses (SCC)) qui peuvent être conclues avec des fournisseurs de services. Des spécialistes de la protection de la vie privée s’interrogent sur la suffisance de ces accords qui, par exemple, n’empêchent pas les autorités américaines d’avoir accès aux données sur simple demande (en ce compris les clés du cryptage).
De plus, plusieurs entreprises « big tech » ont, par la passé, montré peu de respect pour la législation européenne sur la protection de la vie privée.
Si vous optez quand-même pour un stockage dans le cloud, veillez aux points suivants :
- Les serveurs sont localisés en Belgique ou du moins dans un pays de l’UE
- Vous savez qu’aucune sauvegarde n’est conservée en dehors de l’Europe et/ou vous utilisez un double cryptage
- Vous restez propriétaire de vos données (les données des autorités publiques sont inaliénables)
- Les données doivent être, à tout moment, récupérables (aussi en cas de faillite)
- Les vitesses de téléchargement (download et upload) sont suffisantes
- Le fournisseur d’accès satisfait aux normes 9001 et 27001
- Il n’y ait pas des frais « cachés » comme des suppléments pour des services essentiels
Utilisez la Check-list pour contrats de services « cloud » d’InterPARES pour plus de détails.
Les Archives de l’État suivent l’évolution de la situation et adapteront leurs conseils si nécessaire.
Comment contrôler l’état des supports et des données numériques ?
La dégradation des supports est une des causes qui peut conduire à la disparition des fichiers, à les rendre illisibles ou à leur faire subir des changements non souhaités.
Contrôlez de manière régulière :
- Si tous les supports peuvent encore être lus. * Basez vos contrôles réguliers sur la durée de vie supposée des supports.
- Si tous les fichiers sont encore présents.
- Si tous les fichiers peuvent encore être ouverts.*
- Si tous les fichiers sont inchangés (contrôle de l’intégrité), en contrôlant les sommes de contrôles.
* Si nécessaire, vous pouvez également tester un échantillon et en tirer les mêmes conclusions pour des supports similaires ayant la même ancienneté.
Lorsque les fichiers sont au-delà de la marge d’erreur acceptable ou lorsque les fichiers deviennent illisibles, les données sur le(s) support(s) problématique(s) doivent être migrées vers un nouveau support.
Comment générer et contrôler la somme de contrôle (checksum) de vos fichiers ?
- Option 1: via le terminal de votre système d’exploitation : en savoir plus.
- Option 2: à l’aide d’outils (gratuits) : exemples.
Les Archives de l’Etat utilisent l’algorithme MD5 pour un bon équilibre entre rapidité et fiabilité, mais il y en a d’autres qui sont aussi fiables, comme l’algorithme SHA256.
À quoi faut-il faire attention lors de la migration de données numériques vers un autre support ?
Si
- la durée de vie attendue de votre support s’approche de la fin, par exemple après 7 ans si la durée de vie estimée est de 10 ans, soit
- les données apparaissent de manière incorrecte au-delà des marges d’erreur acceptables
Les données doivent être transférées vers un nouveau support, du même ou d’un autre type, par exemple d’un CD vers un disque dur.
Pour être certains que les fichiers ont été migrés correctement, contrôlez les sommes de contrôle des fichiers sur le nouveau support, avant qu’ils ne soient effacés ou éliminés sur l’ancien support. Comparez-les avec les sommes de contrôles sur l’ancien support ou sur un support de sauvegarde si les fichiers primaires sont endommagés.
Le remplacement des supports est une responsabilité partagée de votre gestionnaire de l’information et de votre service ICT.