À l’époque, le secrétaire général était le chef suprême du Ministère. Par son rôle coordinateur et ses responsabilités pour le budget, ce fonctionnaire exerçait une forte influence sur la politique. Pour mener ses missions, le secrétaire général disposait depuis 1937 d’une équipe de collaborateurs.

Les archives de cet organisme documentent le fonctionnement administratif de l’État et du département de la Santé publique en particulier. De nombreux dossiers donnent un aperçu des activités de base de cet ancien Ministère : la politique sanitaire, l’environnement, le suivi de la recherche scientifique, l’organisation des établissements sanitaires, le souci de la prévention et de la formation sanitaires, l’intérêt croissant pour la communication publique moderne, les questions éthiques et les relations avec les organisations internationales actives dans les mêmes domaines.

Tous ces documents donnent une bonne idée des évolutions sociétales de l’après-guerre : la reconstruction, la Guerre froide, l’internationalisation de la politique, la progression des sciences et des techniques médicales, la lutte contre les maladies infectieuses, l’augmentation des affections chroniques, les golden sixties, les années difficiles qui s’en suivirent au niveau économique   (1973-1989), les réformes de l’État et la poursuite de pouvoirs publics plus efficaces conformément à l’adage du sociologue français Crozier, populaire à l’époque : « État moderne, État modeste ».

Les archives du Secrétariat général constituent en quelque sorte la fin d’un triptyque historique. En effet, les Archives générales du Royaume conservent deux fonds provenant de l’Administration de la Santé publique, l’ancien « noyau » du Ministère homonyme. Les archives les plus anciennes (Inventaire I 566) couvrent essentiellement la période 1880-1950 (donc avant la création du département autonome de la Santé publique), tandis que le second fonds (Inventaire I 694) traite presque complètemen les aspects de la politique sanitaire des années 1945-1967. Grâce à ces sources, les chercheurs pourront étudier de façon détaillée 150 ans de soins de santé en Belgique !