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Les archives de l’administration provinciale d’Anvers sur la Seconde Guerre mondiale sont inventoriées

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03/12/2018 - Recherche - Inventoriage - Archives de l'État à Anvers - Archives de l'État à Beveren

En mars 2013, l’administration provinciale d’Anvers a transféré ses archives de plus de 30 ans aux Archives de l’État à Anvers-Beveren. Récemment, des sous-fonds d’archives sur la Seconde Guerre mondiale ont été inventoriés. Les documents témoignent des missions que l’administration provinciale anversoise a menées lors de la mobilisation, l’Occupation et dans l’immédiat après-guerre. Désormais accessibles, ces archives sont appelées à stimuler la recherche sur le Seconde Guerre mondiale dans la province d’Anvers.

Les compétences légales des provinces n’ont jamais été définies en détail, de sorte que la notion d’intérêt provincial pouvait et peut toujours être interprétée de façon très large. Les administrations provinciales ont donc pris des initiatives dans tous les domaines de la vie sociétale. Outre leurs missions de base, elles se sont focalisées durant l'Occupation sur la nomination des bourgmestres et des échevins, le maintien de l’ordre public et le contrôle de l’approvisionnement alimentaire. Ces aspects apparaissent clairement dans les archives transférées par l’administration provinciale d’Anvers aux Archives de l’État à Anvers-Beveren.

Durant l’Occupation, les bourgmestres et les échevins changeaient fréquemment. En Flandre, le Vlaams Nationaal Verbond (VNV) souhaitait nommer un maximum de bourgmestres de son parti, afin de consolider son emprise sur le pouvoir. Les gouverneurs proposaient les candidats bourgmestres et échevins au secrétaire général de l’Intérieur. Chaque nomination devait évidemment être approuvée explicitement par les autorités militaires allemandes. L’administration provinciale, quant à elle, avait pour mission principale de surveiller l’approvisionnement et le rationnement alimentaires. Cette tâche, dont elle s'occupait déjà bien avant la guerre, a gagné en importance pendant l’Occupation, notamment en ce qui concerne la lutte contre le marché noir et la pratique de prix prohibitifs. Bien que la plupart des archives relatives au maintien de l’ordre – y compris les mesures à l’encontre de Juifs et d’étrangers – se trouvent dans deux autres sous-fonds, le présent fonds contient également des documents sur l’ordre public, notamment sur les instructions allemandes en la matière, sur les services de l’ordre et sur les réquisitions. En ce qui concerne la période d’après-guerre (septembre et octobre 1944), les procès-verbaux et les ordres quotidiens du Comité de coordination des groupes de résistants de la province d’Anvers ont été conservés.

Les documents ont également trait à d'autres matières que les affaires administratives et politiques. Plusieurs dossiers nous informent sur le parcours individuel de certaines personnes et sur la façon dont la guerre a impacté leur vie personnelle. Le fonds d’archives donne, par exemple, de nombreuses informations concernant les dégâts causés par les bombes V1 et V2 ou les attaques aériennes de 1943 sur Mortsel et Edegem. Les données sur les dommages de guerre, sur le matériel militaire et les munitions abandonnés offrent une illustration des conséquences de la guerre en province d’Anvers. Après la capitulation allemande, des enquêtes disciplinaires sont menées contre les fonctionnaires qui avaient abandonné leur poste en mai 1940. À cet égard, les documents de la Commission d’avis sur les poursuites disciplinaires sont très intéressants.
L’administration provinciale est, par ailleurs, chargée du suivi administratif de l’ordonnance allemande contre le vieillissement (7 mars 1941) qui instaure une limite d'âge de 60 ans à tous les Belges occupant des fonctions publiques ou d'autorité. Cette ordonnance entraîna de nombreuses pertes d'emploi parmi les agents et mandataires communaux.

Après la Libération, le gouverneur et la Députation permanente jouent un rôle crucial dans l’épuration administrative au sein du personnel et pami les mandataires politiques de la province et des pouvoirs publics locaux (communes, commissions d’assistance publique). Les citoyens qui se voyaient refuser le certificat de civisme pouvaient s’adresser à la Commission provinciale d’appel pour les certificats de civisme. La province ne s’occupe pas seulement de sanctionner les personnes qui ont collaboré avec l’occupant allemand. Le Comité provincial de la Commission de reconnaissance nationale examine également les demandes de reconnaissance d'actes d'héroïsme et de civisme avant de rendre son avis à la Commission provinciale.

L'inventaire

L’inventaire est en vente au prix de 9 € aux Archives de l’État à Anvers-Beveren et à la boutique des Archives générales du Royaume. Vous pouvez le commander via publicat@arch.be. Vous pouvez, en outre, le télécharger gratuitement en pdf ou le consulter via le moteur de recherche.

WILLEMS Bart, Inventaris van de archieven betreffende de Tweede Wereldoorlog, afkomstig van de provincie Antwerpen (1931-1975 (vnl. 1939-1945)), Série Inventarissen Rijksarchief te Antwerpen n°101, publication n°5898, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2018, 9 € (+ frais d’envoi éventuels).

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