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Archives de la Witte Brigade légués au CegeSoma

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20/03/2017 - Acquisitions - CegeSoma – Centre d'Étude Guerre et Société

Quelque 12 mètres linéaires d'archives de la Witte Brigade (Fidelio) viennent d'être léguées au CegeSoma. La Witte Brigade (trad : brigade blanche) est le seul mouvement de résistance armée, à dimension nationale, né en Flandre. Ses archives sont d'autant plus précieuses qu'elles datent non seulement de l'après-guerre, mais aussi du temps de l'Occupation. Elles ont, en outre, déjà fait l'objet d'un inventaire détaillé qui en facilite grandement l'accès. 

La Witte Brigade naît le 23 juillet 1940 au cours d'une réunion rassemblant, autour de l'enseignant et officier de réserve Marcel Louette (1907-1978), quelques-uns de ses amis de la Jonge Geuzenwacht, dont il est le président. Le recrutement, opéré d'abord parmi les connaissances des fondateurs, s'étend rapidement aux milieux de l'administration communale, du port et de la police. Limité en 1940 à Anvers et à ses environs, le mouvement gagne à partir de 1941 le reste de la Flandre, en particulier les provinces d'Anvers, de Brabant et de Flandre orientale. Il disposera aussi de quelques groupes à Bruxelles et en Wallonie.

Une résistance multiforme, une répression tardive mais féroce
L'organisation développe surtout des actions non violentes comme l'impression et la distribution de presse clandestine, la récolte et la diffusion de renseignements, la mise sur pied de lignes d'évasion pour aviateurs alliés, et l'aide aux Juifs et aux réfractaires. Ses activités armées se limitent à de petits sabotages et à quelques attaques contre les collaborateurs. En outre, la répression qui s'abat surtout à partir de novembre 1943 et entraîne l'arrestation de 700 membres, dont Marcel Louette en mai 1944, empêche le mouvement de jouer un rôle important à la Libération.

Procédures de reconnaissance, action patriotique et sociale
Dans l'immédiat après-guerre, l'organisation cherche surtout à faire reconnaître ses adhérents comme résistants armés. Le titre est finalement accordé à 3.305 d'entre eux. Sont joints à cette procédure quelque 900 membres de la Kempisch Legioen, structure surtout active en Campine et dans le Limbourg, qui ne sera verra attribuer un statut national et donc autonome qu'en 1961. Par ailleurs est créée en avril 1946 l'asbl Witte Brigade (Fidelio) destinée à maintenir l'esprit de patriotisme cher au mouvement et à défendre les intérêts moraux et matériels des membres. Enfin, voit le jour en juin 1953 la sprl Marcel Louette destinée à gérer un lieu de villégiature pour les membres du mouvement et leurs enfants.

Réalisé en 2001, l'inventaire en néerlandais permet non seulement de connaître le contenu précis du fonds, mais aussi d'y accéder sans difficulté. Deux précisions importantes cependant : d'abord, deux boîtes de photos et de diapositives ne sont pas décrites dans l'inventaire ; ensuite, les dossiers personnels des membres de la Witte Brigade (Fidelio) sont encore provisoirement conservés au siège de l'asbl Witte Brigade (Fidelio) à Anvers. Fort d'une douzaine de mètres linéaires, le fonds est subdivisé en quatre sous-fonds (cotes de AA 2495 à AA 2498). En ce qui concerne l'étude de la résistance en Belgique occupée, il vaut surtout pour l'instant par les documents datant de l'époque (AA 2495/656-846) et par les dossiers personnels des membres de la Kempisch Legioen (AA 2495/4745-5627). Les milliers d'autres dossiers fournissent un riche témoignage sur la place de la résistance dans la société flamande après septembre 1944.

L'inventaire
LAPLASSE Jan, Inventarissen van de archieven van de gewapende verzetsgroep Witte Brigade (Fidelio), de vzw Witte Brigade (Fidelio), de pvba home Marcel Louette en het persoonlijk archief Marcel Louette, Antwerpen, 2001 (CEGES BA L 4.7.FID/1).

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