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Hygiène et salubrité des espaces publics et privés à Tournai (1830-1940)

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Contenu

La récente ouverture à la recherche du fonds Bureau des Travaux publics de la Ville de Tournai (1830-1945), unique reliquat des archives communales échappé de l’incendie de 1940, permet désormais d’aborder l’histoire urbaine tournaisienne des XIXe et XXe siècles sous de nouveaux angles d’approches, notamment  celui  de l’histoire environnementale et plus particulièrement de l’hygiène publique. Débutée en octobre 2013, cette thèse de doctorat est orientée vers deux principaux axes de recherche. D’une part, on s’interrogera sur l’identité et les motivations des acteurs politiques et sociaux intervenants en matière d’hygiène et santé publiques ainsi que sur les enjeux et les moyens financiers mis en œuvre pour la réalisation des grands travaux d’assainissement  qui ont façonné et modernisé  la ville de Tournai à cette époque. D’autre part, il s’agira d’analyser l’impact et les conséquences que ces travaux ont pu avoir sur le mode de vie, la santé et le confort de la population jusqu’à l’aube de la seconde guerre mondiale.

Dès le début des années 1830, l’assainissement des espaces publics et des quartiers populeux apparait aux yeux des autorités communales comme une mesure indispensable pour prévenir la propagation des fléaux épidémiques (choléra et fièvre typhoïde) qui font leur retour en ville de manière récurrente.  Dès lors, se multiplient les ordonnances locales règlementant divers nouveaux aspects de l’hygiène publique tels que l’implantation d’un abattoir communal, l’exercice des professions insalubres, le contrôle et le commerce des denrées alimentaires, la collecte des immondices ou encore la police des constructions. La progressive mise en place de ces nouvelles mesures sanitaires ne répond pas uniquement à la seule nécessité d’améliorer la santé publique.  À l’image des villes de Mons et d’Ath, le démantèlement de la place forte tournaisienne en 1869, contribue à la transformation de la cité et de sa périphérie, profitant de la désaffectation des anciens terrains occupés par la citadelle pour s’étendre géographiquement et démographiquement. La crainte de voir pousser en périphérie des constructions anarchistes motive alors les autorités communales à revoir la réglementation en matière d’ « urbanisme » mais également à prévenir les dangers que représentent ces maisons délabrées pour la sureté des habitants et pour l’image bourgeoise de Tournai.

En l’espace d’à peine un demi-siècle, le tissu urbain est profondément modifié : déménagement de la station de chemin de fer en 1879, percées de nouvelles rues permettant une liaison directe avec la nouvelle gare, constructions de boulevards périphériques, expropriations pour cause d’utilité publique, extension des faubourgs par le développement de nouveaux quartiers suite à la croissance démographique. Parallèlement aux alignements imposés et aux tracés des nouvelles rues, murit une réflexion sur la modernisation de la voirie et de ses infrastructures souterraines. Au cours des années 1870, un vaste projet d’amélioration du réseau d’égouttage se concrétise par la construction de deux égouts collecteurs. Un réseau d’eau de distribution est également inauguré en 1905. Une nouvelle politique communale de travaux publics voit donc le jour en répondant à un double objectif : d’une part, l’amélioration la salubrité publique par le biais d’une meilleure gestion de l’eau (évacuation, épuration, distribution) et des déchets urbains ; d’autre part, l’embellissement de la ville en imposant un contrôle strict de l’aspect extérieur des nouvelles constructions.

Le dépôt de la thèse est prévu pour fin 2017.

Partenaires

Cette thèse de doctorat est financée par les Archives de l’État et s’inscrit dans les thématiques de recherches du Pôle de l'histoire environnementale de l'Université de Namur [PolleN].

Collaborateurs

Chargée de projet : Romy Gouverneur (Archives de l’État à Tournai ).

Directeur de thèse : Isabelle Parmentier (Université de Namur).

Membres du comité d’accompagnement scientique : Laurent Honnoré  (Archives de l’État à Mons) et Stéphane Frioux (Université de Lyon 2).

Publications

GOUVERNEUR R., Inventaire des archives du Bureau des Travaux publics de la Ville de Tournai (1817) 1830-1945, série Inventaires Archives de l'État à Tournai n°30, publ. n°5375, 10 € + frais d'envoi éventuels . En vente aux Archives de l'État à Tournai et à la boutique des Archives générales du Royaume. Téléchargeable gratuitement via webshop.

Actualités

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Liens

Pôle de l'histoire environnementale de l'Université de Namur

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