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DigHimapper : exploiter le potentiel des cartes numérisées pour analyser l'évolution du paysage

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Contenu

La plateforme DigHimapper associe le public à deux étapes importantes dans le processus destiné à transformer les cartes historiques en sources d’informations exploitables. Grâce au géoréférencement et à l'annotation des cartes, il est possible d'analyser l'évolution du paysage et permettre des recherches toponymiques.
Conservées aux Archives générales du Royaume, les cartes de la famille d'Arenberg constituent le point de départ du développement de cette plateforme.

Géoréférencement

Grâce au géoréférencement, les cartes historiques sont comparées à la situation actuelle, en cherchant les éléments qui existent tant sur la carte historique que dans le paysage d’aujourd’hui. En repositionnant les cartes de cette façon, il est possible de les comparer avec le présent ainsi qu'avec d’autres cartes historiques, et de réaliser un aperçu des évolutions du paysage. DigHimapper permet à la fois de détailler des géoréférencements existants et d’ajouter un référencement de cartes non encore localisées.  

Annotation

Grâce aux annotations, les toponymes des cartes historiques sont convertis en un texte lisible par des ordinateurs. En combinaison avec le repositionnement de la carte, les noms de lieu sont donc localisés dans l’espace. Les toponymes offrant souvent de nombreuses informations sur le paysage d’antan, il s’agit d’une source incontournable pour pouvoir analyser les évolutions géographiques.

Contribution scientifique

La plateforme DigHimapper permet plusieurs contributions scientifiques et archivistiques  :

  1. Une recherche fondamentale sur l’histoire du paysage sur base de « big data du passé », en l’occurrence des larges séries de données relatives à des toponymes, comparées avec le représentation d’éléments paysagers sur des cartes ;
  2. L’exploitation de toponymes locaux afin de les associer à d’autres sources (écrites) pour faire des recherches spatio-historiques ;
  3. La possibilité de lier des toponymes à des descriptions de cartes dans des moteurs de recherche en ligne afin de permettre des recherches relatives au contenu d’une carte ;
  4. Une exploration des possibilités et des limitations ‘crowdsourcing’ pour élargir la recherche dans les années à venir.

DigHimapper est un projet-pilote qui pourra ultérieurement être affiné, corrigé et étendu en fonction des réactions reçues par les auteurs du projet.   

La famille d’Arenberg et sa collection cartographique  

La famille d'Arenberg possédait des biens dans toute l’Europe, mais essentiellement aux Pays-Bas. Ses biens ont été décrits à l'aide de cartes. Le fonds d'Arenberg —  dont la collection cartographique — est le fruit de deux donations du duc d'Arenberg à l’État belge, effectuées en 1918 et 1935. Ces cartes ont été numérisées en haute qualité.  Au total, cela représente environ 4.000 cartes représentant des parcelles de terre, des villages ou des cartes du monde. La majeure partie des cartes ont trait à la Belgique, mais il existe également une série avec des villes néerlandaises ou relatives à l’Allemagne et la France. La plupart des cartes ont été intégrées dans DigHimapper.

Quelles sont les origines de la famille d’Arenberg ?  

D’après la légende, un chevalier du nom de Hartmann de Arberch ou Arbourg combattait aux côtés du roi allemand  Henri Ier l'Oiseleur lors de la bataille d’Unstrut en 933. Blessé mortellement, Hartmann réussit, dans ses dernières forces, à se faufiler sous un néflier.  Trois fleurs de cet arbre tombèrent sur son bouclier, empreint de sang. Juste avant sa mort, Hartman reçut la visite du roi qui lui accorda le bouclier rouge avec les trois fleurs comme un blason : celui-ci est toujours utilisé par la famille d’Arenberg.
La réalité est moins romantique. L’histoire de la famille d’Arenberg remontre à une fortification homonyme dans l’Eiffel allemand. Une première mention de la famille concerne Henri d’Arenberg, vicomte de Cologne en 1166. De ses prédécesseurs on connaît uniquement le prénom, mais le titre de vicomte étant héréditaire, il est fort probable qu’il faisait également partie de la famille. En suivant ce raisonnement, la première mention de la famille d’Arenberg daterait de 1032, avec Ulrich , vicomte de Cologne.   

Margaretha van der Mark-Arenberg

Vers la fin du XIIIe siècle, la lignée masculine s’éteint et le nom de famille d’Arenberg n’est plus transmis. Le titre de vicomte est revendu tandis que Mathilde d’Arenberg épouse le comte de Marck. Si le nom est disparu, le domaine, quant à lui, reste la possession des descendants de Mathilde. Cette famille n'a pas de progéniture masculine.
En 1547, Margaretha van der Mark-Arenberg se marie avec Jan van Ligne, à la condition que celui-ci reprenne le nom et le blason de la famille d’Arenberg et que leurs enfants portent également le nom d’Arenberg. Selon la coutume de l'époque, le nom de famille est donc sauvé, et cette disposition vaut encore au jour d’aujourd’hui.  

Une famille éminente

Entre 1550 et 1800, la famille d’Arenberg figurait parmi les plus puissantes d’Europe. À son apogée, elle possédait une trentaine de résidences et de châteaux un peu partout en Europe. En 1576, le seigneur d’Arenberg devient prince d’Empire. À l’époque, il s’agissait de Charles. Le prince d’Empire pouvait participer à la diète, où tous les princes du Saint-Empire romain germanique se réunissaient pour parler affaires. À partir de 1644, le souverain régnant pouvait être nommé duc d’Arenberg.  

La famille d’Arenberg a accumulé beaucoup de richesses et de pouvoirs via des mariages stratégiques, comme par exemple celui de Charles d’Arenberg avec Anne de Croy en 1587. La famille de Croy était une des plus riches d’Europe.  Comme le frère d’Anne n’avait pas d’enfants, Charles a hérité le duché d’Aarschot et la principauté de Chimay. Après l’extinction de la famille van der Marck-Lummen, un mariage en 1748 a permis qu’une série de biens en France et dans les régions allemandes Schleiden et Saffenbourg deviennent possession de la famille.

Après 1800, le pouvoir de la famille commença à s’effriter. Les biens de la famille sont confisqués par les Français en 1797 et 1801. En 1803, le recès de la Diète d'Empire attribue Meppen et Recklinghausen au duc Louis Engelbert d’Arenberg, en compensation des territoires perdus. Celui-ci pouvait récupérer ses territoires français et néerlandais s’il cédait Meppen et Recklinghausen et s’il devenait citoyen français. Ainsi fit-il, mais il transmit les régions cédées à son fils. En 1810, la famille d'Arenberg en perdait néanmoins la souveraineté suite à un décret français. Lors du Congrès de Vienne en 1815, la famille regagna ces territoires, sans toutefois en récupérer la souveraineté.   

Le duc aveugle

Louis Engelbert d’Arenberg (1750-1820) était le sixième duc d’Arenberg, duc d’Aarschot, premier duc de Meppen et premier prince de Recklinghausen. En 1773, il épousa la duchesse Louise Pauline de Lauraguais, fille du duc de Brancas-Villars. Deux ans plus tard, sa vie bascula. Durant une partie de chasse à Enghien, son ami Lord Gordon lui tira accidentellement au visage et le duc perdit la vue, ce qui lui valait le surnom de « duc aveugle ». Après cet accident, Louis ne parvient plus à accomplir ses missions diplomatiques, comme la lutte contre la contrebande d’armes via Ostende et la Hollande. Suite à cela, des armes de fabrication liégeoise seront transportées en Amérique pour combattre la révolte contre les Anglais.  

Le duc réussit à sortir du marasme et à reprendre sa vie tant bien que mal. Il doit mettre un terme à sa carrière militaire, mais se tourne vers la culture et devient un véritable mécène des sciences et des arts. Il continue également à monter à cheval, à chasser, à voyager et à aller au théâtre.

La famille d'Arenberg au XXIe siècle

La famille d’Arenberg existe toujours, mais la plupart des biens belges ne sont plus sa propriété. Le duc Léopold Engelbert d’Arenberg est président de la fondation d’Arenberg qui œuvre pour la promotion de l’intérêt pour l’histoire et la culture européennes. En outre, le duc contacte des historiens et des archivistes pour pouvoir présenter l’histoire de la famille au grand public. 

Partenaires

DigHimapper est une collaboration entre les Archives de l’État, l’université d’Anvers, Webmapper et Bert Spaan.
Le projet est financé par le fonds Bijzonder Onderzoeksfonds de l’université d’Anvers et Clariah-VL et soutenu par la Fondation d’Arenberg.
Les cartes historiques originales sont conservées aux Archives générales du Royaume.  
DigHimapper fait partie du programme FED-tWIN DigHimaps, une collaboration entre les Archives de l’État et l’université d’Anvers, financée par Belspo.
 

               
                     

Collaborateurs

  • Prof. Dr. Iason Jongepier (Université d’Anvers / Archives générales du Royaume, Bruxelles)
  • Dr. Léa Hermenault (Université d’Anvers)
  • MA. Christophe De Coster (Université d’Anvers)
  • BA. Nicole Peeters (Université d’Anvers / Archives générales du Royaume, Bruxelles)

Actualités

Il n'y a aucune actualité pour ce projet.

Liens

Quelques exemples de cartes et plans du fonds Arenberg à découvrir sur la page Facebook des Archives de l'État

Page mise à jour le 14 mars 2023.

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