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Les meurtres de la Libération et la justice belge : le cas de Bruxelles

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15/03/2017 - CegeSoma – Centre d'Étude Guerre et Société

Début 2017, Jan Julia Zurné, docteure en histoire au CegeSoma, a lancé une recherche sur les réactions de la Justice belge face à la violence commise à l'égard de (présumés) collaborateurs par des groupes de résistance pendant et après la Libération. L'étude se focalise sur la question de savoir comment le pouvoir judiciaire belge a essayé de maintenir (ou de rétablir) l'ordre à un moment où les groupes de résistance semblaient disposer de davantage de légitimité que la police et le système judiciaire.

Après la Libération en 1944-1945, dans toute l'Europe, gouvernements et citoyens règlent leurs comptes avec des collaborateurs. Cela se fait par la voie juridique et institutionnelle par le biais des tribunaux, mais aussi de façon plus spontanée et violente, à l'initiative de groupes de résistants ou de citoyens. En Belgique aussi, des collaborateurs avérés ou présumés sont arrêtés, molestés et, dans certains cas, assassinés. Parallèlement on assiste également à une violence plus symbolique qui se traduit notamment par la destruction de biens et le placardage de slogans sur des habitations. La violence de rue est une réaction aux longues années d'occupation mais, de nos jours et dans certains cas à l'époque même, elle est considérée comme injustifiée (et illégale).

Vers une meilleure compréhension de l'administration de la justice d'après-guerre
Le projet PAI intitulé Les meurtres de la Libération et la justice belge : le cas de Bruxelles est centré sur l'étude de la réaction de la justice belge face à la violence commise à l'égard de (présumés) collaborateurs par des groupes de résistance lors de la Libération. Après le temps de l'occupation, problématique et très complexe pour la Justice, peut-on également parler après la Libération, d'une crise du maintien de l'ordre ? Comment la justice belge tente-t-elle de restaurer son image écornée durant l'occupation, à un moment où les groupes de résistance semblent disposer de davantage de légitimité que la police et le système judiciaire ? Quel impact a la réaction de la Justice à l'encontre de la violence sur la restauration de l'appareil judiciaire ? Dans le contexte de violences envers les collaborateurs, comment la population recourt-elle (ou non) à la Justice, et en quoi cette attitude est-elle révélatrice de la position sociétale de l'appareil judiciaire lors de la sortie de guerre ?
À travers une étude locale dans l'arrondissement judiciaire de Bruxelles, cette recherche entend mieux comprendre l'administration de la justice durant la période troublée de l'après-guerre.

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