Archives de l'État en Belgique

Notre mémoire à tous !

Menu

Port du masque obligatoire

Pollutions, santé publique et intérêts économiques : l'impossible équilibre ?

Texte petit  Texte normal  Texte grand
Le 04/06/2022 Archives de l’État à Liège - Rue du Chéra 79 - 4000 LiègeHoraire :

De 10h à 17h.

Tarifs : 10 € (repas inclus).Contact : archives.liege@arch.be - 04 252 03 93

Il y a 10 ans paraissait sous le titre « Port du masque obligatoire » un Cahier de l’asbl bruxelloise « La Fonderie » consacré aux problèmes de santé causés par les polluants qui s’attaquent aux voies respiratoires. En 2022, ces questions restent plus que jamais d'actualité. Elles seront abordées sous l’angle historique ce samedi 4 juin aux Archives de l'État à Liège. Les documents anciens, notamment les archives, permettent en effet d’étudier les pollutions et les catastrophes industrielles mais également de participer à l’assainissement de notre territoire.

Les polluants atmosphériques sont une cause de mortalité non négligeable dans nos sociétés industrialisées. Les pollutions du sol résultent à la fois de l’accumulation de toxiques transportés par voie aérienne ou par le ruissellement, ou placés en contact direct avec le sol. Elles constituent une charge financière et économique, une source de difficultés pour les propriétaires et les investisseurs, et un sujet de préoccupation pour les autorités. Les conséquences de la pollution sont souvent lourdes sur le plan de la santé publique, mais les causalités et les corrélations entre les polluants et les problèmes de santé ne sont pas faciles à établir. 

Les historiens se sont intéressés au problème des pollutions industrielles anciennes. Le bassin industriel liégeois des XIXe et XXe siècles est à cet égard un terrain d’étude exceptionnel. On y trouve une concentration d’activités sur un territoire réduit, une sous-évaluation des risques pour les travailleurs et pour les riverains et des pouvoirs publics au service de l’industrie.

En décembre 1930, un brouillard toxique se répand dans la vallée de la Meuse, tuant rapidement 60 personnes à Engis, et provoquant dans les semaines et les mois suivants environ 4.000 victimes humaines et une surmortalité du bétail. Quelles en furent les causes ? Comment les autorités ont-elles réagi ? C’est l’objet de la passionnante enquête d’Alexis Zimmer, professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg.

La gestion publique des catastrophes industrielles est également au centre des travaux pionniers de Renaud Bécot, chercheur et enseignant à Science Po Grenoble. Le 4 janvier 1966, l’usine pétrochimique de Feyzin, au sud de Lyon, explose, tuant 18 personnes, blessant plusieurs dizaines d’autres et causant une pollution à long terme. Dans ses travaux, Renaud Bécot analyse les stratégies de communication de l’entreprise et des autorités — et notamment une certaine relativisation des enjeux de santé —, grâce à une exploitation originale des archives de l’entreprise et des institutions publiques.

Les catastrophes offrent aux historiens un terreau favorable pour leurs analyses, mais la pollution est le plus souvent invisible et silencieuse. Il est impossible d’analyser systématiquement tout un territoire pour la débusquer. La présence de polluants dans le sol d’une région d’ancienne industrialisation est-elle par conséquent une fatalité ? Comment les autorités publiques font-elles face ? En Wallonie, le décret « Sols » du 1er mars 2018, contraint les propriétaires à réaliser des études de sols détaillées qui commencent par un volet historique, lui-même alimenté largement par les archives publiques. Celles-ci permettent d’orienter le travail des bureaux d’étude qui procèdent aux analyses de sols. Arnaud Péters connaît de manière approfondie les archives qui nous documentent sur les pollutions et a contribué directement à la mise en application des politiques wallonnes en matière d’assainissement des sols.

On sait que les légumes et les fruits peuvent être contaminés par certains polluants. Dans certains cas, il vaudrait mieux s’abstenir de les consommer. Comment dès lors développer une agriculture dans les zones d’ancienne industrialisation, où les jardins ouvriers ont été nombreux, sans risque pour la santé des consommateurs ? C’est une des nombreuses questions auxquelles les collaborateurs du projet Archisols tenteront de répondre dans les 4 prochaines années pour la Région bruxelloise, dans une démarche de co-création. Sylvie Lefèbvre et François Antoine (Archives de l'État à Bruxelles) présenteront cette démarche originale et prometteuse.

Les conclusions seront données par Eric Geerkens, professeur à l’Université de Liège et grand connaisseur de notre histoire économique et sociale. Elles seront suivies d’un drink durant lequel les participants pourront poursuivre les échanges avec les conférenciers.

Infos pratiques

Pour participer à la journée d'étude, veuillez vous inscrire au plus tard le 31 mai 2022 par email à archives.liege@arch.be en précisant :

  • vos nom et prénom ;
  • votre choix entre la présence sur place à Liège ou la vidéoconférence.

Le nombre de places est limité.

PAF : 10 € (café, repas et drink compris) - 5 € pour les membres de Celida en ordre de cotisation, à verser au plus tard le 31 mai sur le compte Belfius BE21 0682 4579 5603 (BIC : GKCCBEBB), au nom du Centre liégeois de documentation archivistique asbl, en indiquant en communication la mention « Masque » suivie des noms des inscrits.

www.belspo.be www.belgium.be e-Procurement