L’inventaire des archives de l’ancienne commune de Meux est en passe d’être publié. Il rejoint ceux de Bovesse, Émines, Rhisnes et Saint-Denis : tous ces inventaires issus du projet Archives locales de Wallonie : sauvegarde et valorisation du patrimoine archivistique local sont consultables en ligne.
On y trouvera des documents de toutes sortes témoignant de l’activité des anciennes administrations communales : correspondance, permis d’exploitation d’établissements classés, dossiers des campagnes de vaccination, fiches des recensements agricoles, etc.
Parmi les documents les plus utiles et intéressants, les différents registres tenus par les communes recèlent de nombreuses informations importantes (délibérations et décisions des conseils et collèges communaux, registres des étrangers avec photographies, etc.).
On y trouvera également les dossiers constitués à des occasions plus particulières : travaux, remise de médailles pour actes de bravoure, cérémonies et festivités, dégâts dus aux intempéries etc. Par ailleurs, les fonds comprennent aussi les archives des ancêtres du CPAS, les Bureaux de bienfaisance et Commissions d’assistance publique.
Outre ces archives « banales », les communes ont eu le soin de conserver les dossiers créés en temps de guerre. Quelques exemples :
- En prévision du passage des armées en 1940 (et d’éventuels dégâts/pillages), les habitants d’Émines ont été tenus de dresser une liste des biens en leur possession. Tous les ménages du village ont rendu une liste où figurent les objets précieux mais aussi ceux du quotidien, ainsi que les aliments et les animaux de ferme.
- À Bovesse, au cœur de la guerre, douze familles de prisonniers de guerre s’insurgent de la quantité minime de vivres qu’ils sont en mesure de réunir pour envoyer à leurs fils en Allemagne.
- En 1942, un habitant de Meux en captivité en Allemagne se lie à une ressortissante soviétique qui avait été déportée et internée dans le même camp, à Hedersleben. En 1945, celle-ci suit son compagnon qui rentre en Belgique. Le couple souhaitant dès lors se marier, un dossier a été constitué auprès de l’administration communale de Meux pour la procédure de régularisation de la future mariée.
- Fait moins connu du grand public, de nombreux prisonniers de guerre allemands ont été mis au travail en Belgique dans l’immédiat après-guerre. Certains sont descendus dans les mines de charbon, d’autres ont fourni une main-d’œuvre agricole.
Outre les périodes de guerre, les archives communales rendent compte d’autres époques et circonstances. Par exemple, les années 1960-1970 sont celles de grands changements pour Rhisnes, qui voit apparaître l’autoroute de Wallonie et un zoning industriel majeur.
Les deux projets sont attendus avec impatience par les autorités locales, car ils sont synonymes de revitalisation et d’expansion économique ! Malheureusement pour Rhisnes et La Bruyère, ces espoirs seront quelque peu déçus. En effet, le tracé de l’autoroute coupe la commune en deux ; lors de la fusion des communes, le territoire situé de l’autre côté de l’autoroute, y compris le nouveau zoning industriel, sera amputé de La Bruyère pour être cédé à la ville de Namur ! Toutefois, les entreprises qui s’y installeront (on pense notamment à la grande usine du groupe Kraft) constitueront une source d’emploi non négligeable pour les habitants. Tout n’aura pas été perdu donc !
Les archives de Rhisnes conservent les dossiers d’implantation de ces deux grands projets. On y trouve notamment une photo du chantier de l’autoroute vu depuis la rue de la Falize.
L’inventaire
Uniquement disponible en version électronique, le nouvel inventaire peut être consulté gratuitement via les liens ci-dessous :
LAURENT Julien et FOCANT Marc, Inventaire des archives de la commune de Meux. Dépôt 2024. 1833 - 1977 (1985), série Inventaires Archives de l’État à Namur n° 256, publication n° 6567, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2025.