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Un trésor aux Archives de l’État à Mons

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09/10/2017 - Restauration - Archives de l'État à Mons

Le dessin du jubé de Sainte-Waudru, conservé aux Archives de l’État à Mons, a été classé, avec la qualification de trésor, par un arrêté ministériel de la Communauté française. Cette reconnaissance souligne le caractère exceptionnel du document et lui confère une protection particulière.

Le dessin du jubé de Sainte-Waudru, conservé aux Archives de l’État à Mons, a été classé avec la qualification de trésor par un arrêté du 5 septembre 2017 de la Ministre de la Culture de la Communauté française, pris en application du décret du 11 juillet 2002 relatif aux biens culturels mobiliers et au patrimoine immatériel de la Communauté française.

Le document est daté de 1535. Il mesure 70 cm de hauteur et 1 m de largeur. Il s’agit d’un dessin sur vélin à la plume et à la sépia. Il représente un plan perspectif d’un projet de jubé pour la collégiale Sainte-Waudru à Mons. Il provient très probablement des archives de l’ancien chapitre de Sainte-Waudru. Sans doute vendu après la dissolution du chapitre en 1797, il est redécouvert vers 1840 par l’archiviste Léopold Devillers, qui en fait don aux Archives de l’État à Mons. Le document a, par bonheur, échappé à l’incendie du dépôt en mai 1940.

Il s’agit du projet de jubé commandé par les chanoinesses du chapitre noble de Sainte-Waudru à Mons pour leur nouvelle église gothique, dont la construction a commencé en 1450 et qui est alors toujours en chantier. Cette vue frontale est prise de la nef, à une échelle approximative de 1/25e. Le style à l’antique est caractéristique de l’art de la Renaissance en plein essor à l’époque dans nos régions. Ce projet est l’œuvre d’un architecte ornemaniste non identifié, mais connu par de nombreux autres documents graphiques conservés dans différentes collections européennes. Des recherches sont actuellement en cours pour tenter d’identifier cet artiste. Au moment de la réalisation du jubé, la structure en marbre noir a été commandée à Hubert Nonon, marbrier appartenant à une famille réputée de Dinant. L’ornement architectural et la sculpture en albâtre ont été confiés à Jacques Du Brœucq, l’un des plus célèbres architectes et sculpteurs de la Renaissance dans les Pays-Bas. Le jubé lui-même n’existe plus, mais une partie de ces sculptures – qui présentent de notables différences avec celles représentées sur le dessin – sont toujours conservées aujourd’hui dans la collégiale Sainte-Waudru.

La motivation du classement repose sur la rareté de ce genre de document pour le XVIe siècle, sur sa qualité d’exécution, d’une extrême finesse, montrant une parfaite maîtrise des différentes techniques de dessin, sur sa relation étroite avec d’autres œuvres conservées dans de grandes collections européennes, sur son importance pour l’introduction de l’art de la Renaissance dans les anciens Pays-Bas ainsi que sur son rôle dans le chantier de construction de la collégiale sainte-Waudru à Mons, projet auquel est associé Jacques Du Broeucq.

Une restauration du document est envisagée. Une analyse approfondie sera réalisée au préalable.

   

En savoir plus

Dans la liste des biens classés de la Communauté française de Belgique figure également un dessin du retable de saint Remacle de Stavelot, conservé aux Archives de l’État à Liège. Ce dessin a été classé, avec la qualification de trésor, par arrêté ministériel de la Communauté française le 1er mars 2016 (cf publication au Moniteur belge le 10 mars 2016).

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