Durant la Seconde Guerre mondiale, la magistrature belge a été prise entre deux feux. D’un côté le pouvoir occupant qui s’efforce d’utiliser au maximum la justice locale pour le maintien de l’ordre et la répression de la résistance, mettant ainsi en danger l’indépendance de la magistrature. De l’autre, divers groupes de résistants qui, à mesure que l’occupation avance, font de plus en plus fréquemment usage de la violence à l’égard des Allemands et des collaborateurs, n’enfreignant de la sorte pas seulement la loi, mais troublant aussi l’ordre public.
Le Ministère Public belge se trouve alors face à un choix difficile : collaborer au maintien de l’ordre et livrer les résistants au pouvoir occupant, ou, de sa propre autorité, suspendre la recherche et la poursuite des auteurs d’attentats contre des collaborateurs. À Bruxelles, dans le courant de l’année 1943, c’est cette dernière option que choisissent les magistrats.

Comment les magistrats en sont-ils venus à prendre cette décision singulière ? Le pouvoir occupant acceptera-t-il leur passivité ? Comment s’intègre ce choix dans la politique du moindre mal menée par le pouvoir judiciaire au début de l’occupation ? Et que dit tout ceci de la place du pouvoir judiciaire en Belgique (occupée) ?

Historienne au CegeSoma, Jan Julia Zurné a défendu sa thèse, intitulée La magistrature belge face à la violence commise par des groupes de résistants à l’encontre de collaborateurs 1940-1950, ce vendredi 3 mars 2017 à 16h à l'université de Gand. L'événement s'est déroulé en néerlandais. Entrée libre à toutes et tous.